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De l’alu en tube, des courbes et une trentaine de dossiers.

En osier.

Trois tas de sièges empilés qui prennent bien la lumière et que je prends en photo.

Voilà tout.

Dés midi, cependant,  l’image se délite en terrasse de café et mes modèles  s’éparpillent pour des culs qui hésitent entre deux chaises. Ces dernières sont là, toujours sous mes fenêtres, mais le ballet de rires et d’onomatopées ne me dit plus  rien qui vaille.

A vue de nez, en effet, une femme pleure et  son mari s’en tape. Il sort même son téléphone. En attendant…

Je fuis le goujat du regard et me concentre sur le serveur qui  risque sa vie pour chaque commande. Il hoche la tête aux clients pour leur indiquer qu’il a tout compris puis s’élance sur la route  séparant la terrasse du  bar où les vélos filent et se faufilent entre maints obstacles. Des engins motorisés les prennent de vitesse et frôlent  les touristes, nez en l’air où tête à l’envers, mais l’homme plateau s’en sort. C’est un magicien.        

Ah ! Voilà une demoiselle qui fait bouger tout le monde pour accéder à la table choisie, près du canal. Elle s’installe, vise la carte des boissons et dérange tout le monde à nouveau. Rien ne lui plait.

Entre cet endroit et l’eau qui le borde, le spectacle ne cesse jamais. Quand bon nous semble, cependant, nous jouons les entractes. Un livre, de l’écriture, un café.                                                    C’est le brouhaha, alors, qui prend le relais.                                                                                                       Il nous berce, s’estompe à petits feux puis trépasse enfin sous le bruit des chaînes.

Surtout, n’ayez crainte.

Ses éclats métalliques sont l’œuvre de notre enchanteur qui termine sa journée. Il superpose les tables deux par deux puis saisit une chaise et  une autre encore…

De l’alu en tube, des courbes et une trentaine de dossiers.

En osier.

Trois tas de sièges empilés qui prennent bien la lumière.

Le serveur du café  ne sait rien de moi, il ne me voit pas mais chaque soir, grâce à lui, ma photo n’est plus un instant de vie.

Elle est « la » vie, chaque fois renouvelée.

 

Sam Elony.

 

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